La faille originelle

L’Homme n’est pas le fondement de son être. Il vit, ontologiquement, sur un abîme, n’étant maître ni de sa naissance, ni de sa mort. Certains sont taraudés toute leur vie par des questions essentielles : le sens de l’existence, comment se situer envers l’autre sexe, comment se représenter Dieu ou l’idée de Dieu ?

Vivre au-dessus d’un abîme n’est pas aisé. Cette condition - que nous avons appelée la faille ontologique fondamentale - est, pour les humains, confrontés à la mort et à l'énigme de l'au-delà, source de sentiments divers : inquiétude, fatalisme, espérance. Elle est aussi la source potentielle de la richesse et de toute l’inventivité de l’Homme. Mais si le sujet ne trouve pas de réponse à ses interrogations, s’il lui manque un projet de vie, s’il échoue à assumer sa condition mortelle, il risque d’être inhibé par une angoisse névrotique, un état dépressif, un sentiment de culpabilité. Certains vont nier leur mal-être, humilier, dénigrer un rival ou encore, développer un délire de persécution ou de grandeur.

En transposant ces faits à une communauté, voire à l’ensemble de l’humanité, on conçoit que comme chez l’individu, la faille ontologique peut être source de générosité, d’une grande richesse inventive et technique, elle peut également conduire aux pires égarements.

Que penser du futur ?